Dispositif MonPsy : « les jeunes réclament un accès libre, pérenne et de qualité aux soins psychiques »

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Depuis plusieurs années, les associations et organisations syndicales de jeunesse réclament un meilleur accès aux soins psychiques pour les jeunes. Depuis la crise du COVID, ce vœu est devenu une nécessité pour des milliers de jeunes en proie à des souffrances psychiques diverses.

Le 5 avril 2022, entrera en vigueur le dispositif MonPsy initié par le gouvernement dont l’objectif est de permettre l’accès gratuit à huit séances chez un psychologue en cabinet libéral, afin de désengorger les listes d’attentes des institutions publiques de soins psychiques.

Le remboursement des séances chez le psychologue pourrait être une avancée historique si celle-ci collait avec la réalité des besoins des personnes en détresse psychique et reconnaissait dans un même mouvement la qualité du travail fourni par les psychologues. Depuis février 2021, notre dispositif « Ma permanence santé » permet à des étudiant.e.s d’obtenir un suivi psychologique auprès de nos psychologues bénévoles. Ces suivis nous ont permis d’apprendre qu’il était plus que nécessaire que les jeunes accèdent aux soins psychiques sans contraintes: administrative, financière ou encore de temps.

De notre expertise, nous ne pouvons que regretter que la gratuité des psychothérapies soit conditionnée par plusieurs éléments :

une prescription médicale – En effet, de nombreux jeunes n’ont pas de médecin traitant et ne souhaitent pas mentionner leurs difficultés à un médecin n’ayant pas les qualifications pour accueillir avec bienveillances leurs maux psychiques. D’autres jeunes partagent leur médecin traitant avec des membres de leur famille et ont la crainte que des éléments de leur vie privée soient livrés à un parent sans leur consentement ou par erreur.

– que la gratuité soit conditionnée dans le temps – De nombreuses personnes sont en difficultés pour élaborer leurs ressentis et leurs affects. Tout être humain à besoin de construire dans la durée une relation de confiance pour se livrer et se réparer. De ce fait, il nous paraît insuffisant que la durée d’une séance soit arrêtée à trente minutes et que leurs continuités soient fixées à huit séances par an. Malgré lui, ce dispositif participe aux interruptions prématurées de soins chez les personnes économiquement fragiles ou en situation de dépendance économique à l’égard d’un tiers (ex. les parents pour les mineurs ou jeunes en formations).

– que seuls sont concernés les personnes aux troubles psychiques « légère à modérée » – actuellement la surcharge de nos institutions de soins entraîne souvent le fait que les personnes attendent d’être en détresse pour consulter un.e psychologue en cabinet libéral. Si les psychologues libéraux ne sont pas autorisés à recevoir une personne qui va très mal et que celle-ci n’a pas les moyens de payer sa consultation, où finira ce sujet en souffrance?

Etudiant.e.s, jeunes en formation et bénévoles, nous sommes également indignés par la hauteur du remboursement proposé aux psychologues. L’abaissement du tarif d’une séance de soixante à trente euros va paupériser des professionnels et porter un coup à la qualité des soins dont bénéficient les personnes ayant recours à ce dispositif. 

1 COMMENTAIRE

  1. Merci
    Vous avez tres bien decrit l pour quoi depuis deux ans les psychologues se battent contre ce genre de dispositifs

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