L’anorexie, c’est quoi ?
L’anorexie est le simple symptôme qui correspond à une perte de l’appétit. L’anorexie entraîne une privation alimentaire stricte et volontaire pendant plusieurs mois, voire plusieurs années et conduit à une perte importante de poids associée à un certain « plaisir de maigrir » et une peur intense de prendre du poids.
L’anorexie en chiffres, les jeunes en sont les plus touchés
La prévalence de l’anorexie est de 5 cas pour 100.000 habitants et son incidence s’élèverait entre 3.000 et 6.000 nouveaux cas chaque année en France. 5 à 15 % des anorexiques décéderaient prématurément : certain.e.s se suicident et d’autres décèdent des conséquences de leur maladie (sous-alimentation, étouffement en vomissant, problèmes cardiaques graves, …). Le taux de suicide des anorexiques est le plus élevé de toutes les maladies psychiatriques. On est donc aujourd’hui face à un véritable problème de santé publique.
Quels facteurs favorisent l’anorexie ?
Le comportement alimentaire dépend de facteurs génétiques et psychologiques individuels, mais il est également influencé par des facteurs environnementaux, familiaux et socioculturels ; à savoir :
⦁ Des facteurs familiaux et génétiques (la fréquence de l’anorexie est plus élevée chez les apparenté.e.s au premier degré de femmes et assignées anorexiques ; plusieurs gènes de susceptibilité situés sur des chromosomes différents seraient concernés)
⦁ Des facteurs biologiques (les modifications neurologiques et métaboliques (facteurs endocriniens) des systèmes de régulation de l’appétit peuvent influer sur les troubles des conduites alimentaires et leur chronicité)
⦁ Des profils psychologiques et traits de personnalité (épisodes dépressifs, troubles de la personnalité, baisse de l’estime de soi, perfectionnisme)
⦁ Des facteurs socioculturels (certains milieux où le corps idéalisé est au centre de l’activité professionnelle comme les danseur.se.s, les mannequins et les sportif.ve.s de haut niveau ou des événements de vie vécus difficilement tels que la séparation, le deuil et le changement du corps à la puberté)
Quels traitements contre l’anorexie ?
Au bout de cinq années de maladie, environ les deux tiers des patient.e.s guérissent, tandis que la maladie devient chronique chez les autres. il y a toujours une phase de déni durant laquelle le malade ne comprend pas où est le problème et ne reconnaît pas sa maladie. Les proches jouent un grand rôle dans l’acceptation par le malade de la nécessité d’une prise en charge médicale. Différents traitements pour l’anorexie :
⦁ Une équipe médicale pluridisciplinaire (prend en compte l’ensemble des aspects de la maladie et assure une prise en charge à la fois sur le plan somatique et sur le plan psychologique, elle peut se composer : du médecin.e traitant.e, d’un.e médecin.e spécialiste, ou d’un.e pédiatre ; d’un.e psychiatre ou pédopsychiatre ou psychologue)
⦁ Une psychothérapie adaptée (pour apprendre au ou la patient.e à renouer avec son corps, différentes approches sont possibles : une psychothérapie individuelle, une thérapie familiale, une thérapie de groupe ou la participation à des groupes de parole en association d’autres approches telles que l’art-thérapie et la musicothérapie)
⦁ Une rééducation nutritionnelle et diététique (permet la réintroduction progressive d’une alimentation normale et insiste sur le caractère sociable et agréable de la prise des repas. Des compléments nutritionnels peuvent être prescrits pour compenser les pertes liées à la dénutrition)
⦁ Des soins ambulatoires privilégiés, mais une hospitalisation parfois nécessaire (une hospitalisation de jour ou à temps plein devient incontournable lorsque le malade ne modifie pas son comportement, n’adhère pas au projet thérapeutique et encourt un danger vital)
Vers quelles structures et associations se diriger ?
Si besoin, il existe des structures ou associations vers lesquelles il est possible de se tourner :
– Association les boulimiques anorexiques anonymes
– Fédération Française Anorexie Boulimie