Dans le précédent article nommé « Aller voir un·e psychologue et comment choisir une thérapie », nous revenions sur la levée du tabou psy et les principaux éléments permettant de comprendre les enjeux d’une thérapie. Cet article a donc vocation d’approfondir le sujet pour mettre en lumière les méthodes variées de prise en charge. Avant toutes choses, il faut savoir que ces méthodes sont très variées et ne peuvent être expliqué de manière la plus juste possible, que par les professionnel·le·s les pratiquant eux-mêmes.
En effet, une pratique pratiquée par deux professionnel·le·s différent·e·s peut se définir avec des déclinaisons différentes : le.la praticien.ne apporte ses propres éléments.
Ainsi l’enjeu est d’exposer les principales pratiques en les définissant puis de vous faire parvenir des témoignages de professionnel·le·s décrivant leur propre méthode ! Il faut aussi savoir qu’une thérapie est le fruit d’une rencontre entre un·e patient·e et un·e professionnel·le, cela
est donc singulier et difficile à conceptualiser puisque cela repose sur chaque rencontre !
Pour rappel :
Parler de ses expériences personnelles, ses sentiments, ses sensations, ses émotions à une personne « neutre » peut aider à organiser sa
pensée, mobiliser ses ressources propres afin d’apaiser des angoisses ou des souffrances. Cet ensemble explicatif est surtout permis par un cadre régulier,
défini entre le patient et son psychothérapeute (lieu, environnement, coût, nombre de séances, etc.).
Description des approches :
Les différents corps de métiers de la prise en charge psychique sont principalement (comme énoncé dans notre précédent article) :
– Les psychologues
– Les psychiatres
– Les psychanalystes
(Les psychomotricien.ne.s, les sophrologues, etc en font aussi partie mais ne sont pas dans une pratique professionnelle reposant que ou principalement sur le psychisme)
Selon Serge Ginger (2004) dans : Ginger, S. (2004). Psychiatrie et psychothérapie : La psychothérapie du psychiatre. Journal français de psychiatrie, 1(1), 10-12. https://doi.org/10.3917/jfp.021.0010
« Les psychothérapies sont des traitements fondés sur des connaissances et des recherches scientifiques, opérant par des procédés psychiques ou psycho-physiologiques, dont le but est de soulager la souffrance, de traiter et si possible, de guérir la maladie.
Les psychothérapies trouvent leurs indications dans diverses situations pathologiques :
· La plupart des maladies psychiatriques ;
· Les affections psychosomatiques ;
· Les troubles psychiques associés ou secondaires à des maladies somatiques ;
· Les troubles de la personnalité ;
· Les difficultés de communication et d’adaptation à la vie sociale ;
· Les réactions aux traumatismes et au stress.
Elles sont aussi une réponse privilégiée chez les individus en situation de détresse ou de crise évolutive et dans le champ de la pathologie de l’enfant et de l’adolescent ».
Les différentes psychothérapies faites par les psychologues, les psychanalystes et les psychiatres :
Trois grandes catégories qui ne sont ni exhaustives ni exclusives les unes des autres :
– Les psychothérapies psychodynamiques ; souvent d’inspiration psychanalytique, elles s’appuient sur l’étude dynamique de la formation de l’individu à travers son histoire et sont caractérisées par l’utilisation
délibérée de la relation thérapeutique (transfert) que le.la thérapeute est à même d’interpréter. Le.la psychothérapeute intervient peu lorsque tu parles, il essaye surtout de soutenir ta pensée.
– Les psychothérapies comportementales et les thérapies cognitives basées sur l’utilisation de l’apprentissage et des théories de l’information appliquées aux comportements ou aux pensées du patient. La·le psychothérapeute intervient sur les processus cognitifs qui sont à l’origine des troubles
émotionnels et psychiques qui en découlent. Le travail permet de maîtriser progressivement les symptômes. Le.la psychothérapeute te propose des exercices et te pose des questions.
– Les psychothérapies systémiques (appelées humanistes) caractérisées par l’utilisation thérapeutique des systèmes de communication du patient avec son environnement (ex. système familial, personnel, social etc.). La·le psychothérapeute mène l’entretien avec une ou plusieurs personnes. Parfois
elle.il se fait seconder par un observateur qui peut rester en retrait et se contenter de prendre des notes ou au contraire être actif.
Pour t’y retrouver, de manière ludique et raccourcie, on peut considérer les approches cognitivo-comportemantale et systémique comme centrées sur l’action, avec un·e professionnel·le plutôt
centré sur le symptôme, ce qui gêne au quotidien et les ressentis profond. En parallèle, les approches psychodynamiques psychanalytique et celle avec l’hypnose, ou encore les psychanalystes seront plus centrés sur « le recul », l’écoute, et la source du problème contrairement à l’étude du
symptôme.
Enfin, celles plutôt humaniste existentielle, sera basée sur l’environnement du patient, les interactions, et ses ressources propres actuelles pour réaliser la thérapie.
Deux approches non décrites auparavant s’ajoutent aux possibilités ; celle intégrative étant plutôt large et pluridisciplinaire, elle s’appuie sur différentes méthodes, et celle corporelle, est plus liée à d’autres corps de métiers s’attardant sur le corps, ce qu’il exprime et la gestion de soi, pour élaborer un travail. Les psychothérapies à médiation sont par exemple : psychologie corporelle, psychologie par la respiration, musicothérapie, …
Les psychothérapies à médiation comme l’EMDR sont des autres manières de faire un travail sur soi quand tu ne te sens pas de parler directement de tes difficultés, par ailleurs les psychothérapies à médiation sont souvent complémentaires à une autre psychothérapie.
Les psychanalystes travaillent sur la base de l’inconscient et de l’observation clinique à travers la singularité de chaque patient·e et de ce qui l’a refoulé au plus profond de lui·elle.
Trois grands courants psychanalytiques sont connus aujourd’hui : Freudien, Lacanien et Jungien.
Les psychiatres sont des médecins spécialistes des maladies mentales permettant de diagnostiquer des pathologies, de prescrire des médicaments si nécessaires, ainsi que de proposer des thérapies.
Les sophrologues, les psychomotricien·ne·s, les ergothérapeutes, et bien d’autres disciplines ne travaillent pas directement dans le psychisme de chacun·e et ne sont pas psychologues mais leurs métiers se rapprochent et/ou utilisent des concepts de la psychologie et de la psychanalyse à travers des approches par le corps, les sensations, les énergies pour accompagner un·e patient·e dans son cheminement.
Cela se résume donc en plusieurs approches (non exhaustives également) :
– Approche TCC : Thérapie-Cognitivo-Comportementale (pratique basée sur les comportements et les émotions actuelles ; cognitivisme : agir principalement sur ses comportements et très peu sur sa souffrance ou ses émotions passées, ressentis etc).
– Approche psycho-dynamique analytique (pratique basée sur l’inconscient et la psychanalyse tout en étant une pratique de la psychologie et non de la psychanalyse dans son entièreté)
– Approche systémique (pratique basée sur la compréhension des humains dans leur environnement : relationnel)
– Approche avec l’hypnose (pratique basée sur l’hypnose)
– Approche humaniste existentielle (pratique basée sur les ressources propres à la personne et ses émotions actuelles en prenant en compte le corps et les dimensions sociales, cognitive, spirituelle, affective physique)
– Approche intégrative (pratique basée les approches précédentes en considérant leur complémentarité pour chaque patient·e, pratique très variée donc difficilement définissable en précision)
Description du choix individuel de l’approche vers laquelle on va se tourner en tant que soi :
Premièrement, les approches psycho-dynamiques et cognitives peuvent être complémentaires. Une des choses à savoir est de comprendre : est-ce que l’on souhaite plutôt s’adresser à un·e analyste (psychanalyse) ou à un·e psychologue ? Comme décrit précédemment, ces deux disciplines sont liées mais ne se déclinent pas de la même manière. On peut souhaiter entamer cette démarche à travers une pratique plutôt ancrée dans la recherche des liens entre le présent et le passé en nous, ainsi que des évènements marquants de notre vécu et parfois refoulés : il s’agit plutôt de la psychanalyse. On peut aussi souhaiter entamer une démarche plutôt ancrée dans l’analyse de soi et de ses émotions, ses ressentis pour mieux appréhender notre quotidien et notre bien-être ; liée au passé ou non (psychologie). Est-ce réellement différent ? oui et non. Les différentes approches psychologiques et psychanalytiques ne sont pas opposées, elles sont simplement différentes dans la manière dont l’analyse et l’accompagnement d’un·e patient·e en thérapie se caractérise.
Mais comment savoir ce qui nous convient le mieux ? Où ce dont nous avons envie ?
Quoiqu’il arrive, la relation entre patient·e et professionnel·le est primordiale alors si tu ne le sens pas, tu peux changer de psychologue/psychanalyste/psychiatre.
Tu peux aller sur ce site pour des descriptions plus précises : https://psychotherapie.ooreka.fr/755779/rubrique/755785/les-differentes-ecoles-en-psychologie
En addition, tu dis ce que tu souhaites lors de tes séances, personne ne te forcera à quoique ce soit, une thérapie/analyse se réalise grâce à ton envie et ton engagement pour un travail sur toi-même et par toi-même en étant accompagné·e.
Le choix d’une approche thérapeutique n’a pas besoin d’être considéré comme un choix sûr et certain mais plutôt comme une envie et une confiance en la représentation et la connaissance que l’on en a eu et qui nous a le plus attiré. Pas de pression ou de culpabilisation, ce ne sont pas des distributions de bons points ! On peut avoir une idée de ce qu’on souhaite ou pas du tout !
Attention, le titre de psychothérapeute est le seul titre réservé aux professionnel·le·s médecins de santé mentale : soit diplômé en psychiatrie soit en psychologie clinicienne par un diplôme universitaire.