Le syndrome méditerranéen est un ensemble de stéréotypes culturels à caractère raciste existant dans le monde médical venant de la part des profesionnel·le·s de santé.
Ces stéréotypes amènent les professionnel·le·s à considérer que des personnes perçues comme non blanches seraient amenées à exagérer ou mentir sur leurs symptômes et douleurs lors d’un diagnostic médical. Ceci ayant un impact direct sur la prise en charge car dangereuse pour les personnes concernées.
Concrètement cela se traduit par des personnes venues à l’hôpital qu’on laisse ressortir alors qu’elles peuvent couver peut-être une réelle et grave pathologie pouvant amener à de dramatiques conséquences. Ou encore baisser les doses dans la prescriptions d’antalgiques puisque les soignant·e·s peuvent minimiser les douleurs exprimées. Par exemple : la mort de Naomi Musenga parce qu’elle n’avait pas été prise au sérieux par l’opératrice du SAMU qui l’avait au téléphone.
Le syndrome méditerranéen est le fruit d’une représentation raciste de certain·e·s patient·e·s par des soignant·e·s en raison de leur culture. Il s’inscrit et prend ses racines dans l’histoire coloniale de la France, en effet ces représentations racistes en sont le résultat. De plus, le syndrome méditerranéen est encore que trop peu pris en compte au sein des livres de médecine présents dans les unités de formation et de recherche universitaires (UFR) de médecine.
Le syndrome dont nous parlons ne reposent sur aucune analyse scientifique ni fondements quelconques qui auraient été démontrés. Une prise en charge de qualité des patient·e·s doit s’appuyer sur une écoute attentive, respectueuse de l’histoire rapportée parfois dans une langue avec laquelle le patient·e est à l’aise afin de permettre une prise en compte de la complexité biopsychosociale pour une prise en charge différenciée. Celle-ci est toue la plus-value à l’approche clinique et de soins.
Le philosophe et psychiatre Franz Fanon notait dès 1952 : « le syndrome nord-africain est une catégorisation des professionnels de santé sous-tendue par des stéréotypes racistes qui faisait du Nord-Africain […] un simulateur, un menteur, un tire-au-flanc, un fainéant, un feignant, un voleur ».
Le monde médical reste marqué encore aujourd’hui par une transmission de stéréotypes racistes de manière orale des anciens à destinations des jeunes dans le cadre de l’apprentissage au sein d’un environnement médical pas assez déconstruit à l’égard de ces stéréotypes. Ces pratiques racistes exonèrent les profesionnnel·le·s de l’effort d’une clinique qui est sémiologique complexe : fonctionnelle ou psychosomatique ou encore transculturelle.
Nous le voyons bien le travail au sein du monde médical reste important afin de combattre ce racisme institutionnel présent dès la formation, dans l’apprentissage ou encore dans la prise en charge. Lutter contre est un enjeu de santé publique pour permettre une médecine déconstruite et non discriminante à l’égard de populations.